Motivation du développement de la Cyto-Spatule Szalay

(Extrait du livre CYTOLOGY OF THE UTERINE L. Szalay)

Aucune des méthodes qui ont été utilisées au cours des décennies précédentes pour le prélèvement de matériel de frottis cytologiques du col de l’utérus, n’a réussi à s’imposer de manière uniforme, car aucune d’entre elles n’offe une sécurité à 100 pour cent au niveau de la détection précoce des stades préliminaires du carcinome du col utérin.

1. Altérations endocervicales

La muqueuse endocervicale exoversée est facilement observable à l’œil nu et en particulier au colposcope. En conséquence le prélèvement de matériel de la surface de la partie vaginale du fond de l’utérus ne présente pas de difficultés particulières. La plus grande partie de l’endocol est au contraire invisible à la colposcopie . L’obtention de matériel cytologique n’est possible qu’en fonction de l’introduction de l’écouvillon coton dans la matrice et le canal cervical. Au cours des deux décennies précédentes le traitement local des altérations pathologiques de l’ectocol s’est considérablement élargi (électrocoagulation, cryothérapie, traitement au laser, cervicoplastie). La zone de remaniement squamocolumnaire décisive pour le développement du carcinome cervical est dans de nombreux cas endocervicale. La néoplasie intraépithéliale cervicale est donc d’origine endocervicale dans 15 à 20 % des cas. Cela signifie qu’elle ne peut être détectée précocement ni par colposcopie ni avec les méthodes classiques de prélèvement cytologique de matériel.

Sur plus de 600 conisations pratiquées par nous-mêmes entre 1979 et 1987 la néoplasie intraépithéliale ou le carcinome invasif émanaient pour 15 % de l’endocol.

Cette localisation anatomique explique aussi la présence de carcinomes avancés chez des femmes, qui ont régulièrement fait des examens annuels colposcopiques, cytologiques et gynécologiques de dépistage. Dans ces cas la détection d’un carcinome à progression rapide n’est pas concluante car les examens classiques ne couvraient pas la totalité de l’épithélium de l’endocol.

2. Les couches épithéliales supérieures rendent difficile l’obtention de matériel exploitable

Hyperkératose
Les méthodes cytologiques classiques d’obtention de matériel prélèvent des cellules détachées spontanément des couches superficielles de l‘épithélium. Les colorations spéciales (Krutsay) établissent qu’une partie importante des dysplasies graves, des carcinomes in situ et des carcinomes invasifs forment la zone de kératinisation de Dierk, une épaisse couche hyperkératinisée. Celle-ci empêche l’exfoliation spontanée des cellules tumorale situées dans les couches profondes et constitue pour les instruments de prélèvement courants une barrière infranchissable, qui rend impossible l’obtention de cellules tumorales.

Parakératose
De nombreuses néoplasies intraépithéliales cervicales présentent une parakératose des couches supérieures. Ces cellules sont détachées spontanément, les cellules tumorales situées dans les couches plus profondes ne parviennent cependant pas sur l’instrument de prélèvement.

Nécrose
Les perturbations de l’irrigation sanguine et du métabolisme dans les couches superficielles des carcinomes invasifs conduisent à une dégénérescence et une nécrose. Cette couche nécrotique empêche le prélèvement des cellules des zones sous-jacentes du carcinome. Ceci explique les 20 à 25 % de résultats cytologiques faussement négatifs pour le carcinome invasif. Les adénocarcinomes présentent une tendance encore plus marquée à une autolyse et une nécrose rapide. La surface des adénocarcinomes cervicaux, qui de toutes façons sont pour la plupart d’origine endocervicale, est recouverte de mucus et de matériel nécrotique. Ceci explique les diagnostics cytologiques si rares d’adénocarcinome endocervical.

3. Épithélium normal

Les couches profondes du col et des polypes cervicaux peuvent déjà être infiltrées par une tumeur maligne tandis que l’on trouve encore de l’épithélium normal à la surface. Dans ces cas les cellules détachées spontanément sont toujours discrètes..

Les tumeurs non épithéliales du col, par exemple les sarcomes ainsi que les tumeurs cervicales métastatiques ne sont accessibles aux méthodes cytologiques que si les couches superficielles de l’épithélium pavimenteux ou de l’épithélium cylindrique sont totalement traversées et si des cellules tumorales ont pu parvenir à la surface.

4. La série Cyto-Spatules Szalay

J’ai souvent vécu moi-même la déception d’un résultat cytologique faussement négatif. Cela m’a incité à améliorer l’obtention de matériel à partir des méthodes utilisées actuellement. Une amélioration de la méthodologie a été réalisée selon les critères suivants:

  1. La forme de la surface de la PVFU ainsi que la largeur et la longueur du canal cervical sont différentes selon que les femmes eu ou non un accouchement. De ce fait, une série de spatules de formes et dimensions différentes a été réalisée, à partir de laquelle un choix judicieux peut être fait au cas par cas..
  2. Les cellules spontanément exfoliées ne représentent pas dans chaque cas les altérations pathologiques. C’est la raison pour laquelle les Cyto-Spatules Szalay ont une surface spécialement usinée, qui assure une exfoliation provoquée. Ceci permet de traverser les couches parakératinisée, hyperkératinisée ou nécrotique. Il est ainsi possible de prélever des cellules tumorales également dans les couches profondes.
  3. La prolongation en «languette» de la spatule rend également possible le prélèvement de matériel dans l‘endocol.